Chroniques du disque Rip Stop - français - deutsch - polish/english - Guillaume Tarche - Improjazz - février 2004 Joël Pagier - Improjazz - n°119 - octobre
2005 - Chroniques disque - Sur scène, la plongée onirique (paradoxalement si lente et si rapide) à laquelle invite ce duo est captivante ; quen garde le disque ? Le surgissement assurément diffère mais les perceptions de lauditeur sont intactes bien quune fois enregistrées, elles semblent amenées plus abruptement quen concert où elles sourdent avec une étonnante sensualité. Quatre grandes feuilles dardoise (de quinze minutes chacune), fort contrastées, conservent la trace des brutes fractales et subtiles ramifications créées par Sophie Agnel (piano) et Olivier Benoit (guitare) inutile de compulser vos anthologies : aucune référence aux couples Taylor & Bailey, Tilbury & Rowe, Maroney & Tammen (ces deux derniers prétendent jouer de lhyperpiano et de lendangered guitar) ne sera à brandir ; ici, le piano (intégral, dirait Nam June Paik) est un long monocoque sensible et crissant, un portique couché à fourrager, un métier à tisser sur lequel Agnel pousse des bois flottés ; la guitare, une baratte à sons méconnaissables, un chariot que Benoit frotte sur les rails dun complexe portuaire. La pochette stipule que lune joue du " piano, mécanique " et lautre de la " guitare, électricité " il semble que la précision apportée à deux reprises par le second terme soit plus didactique que poétique : la sculpture de Caroline Pouzolles photographiée sur la couverture suffit grandement : comme de la limaille (Noël Tachet ne parlait-il pas doxycoupage à propos de la musique dOB ? !) agglomérée par ce phénomène électrique que lon obtient par frottement mécanique notons encore que la plasticienne est partie prenante, avec Benoit et Guionnet, du projet interdisciplinaire Météo qui mêle musique, danse, sculpture in vivo et retraitements divers en direct. Laudition de ce disque aux rêches vibrions,
pour qui veut bien sy engager, nest pas gratuite ; elle est véritable
expérience (ou participation, aimerait-on dire la tension partagée
" entre eux et nous " crée un suspense dune nouvelle
nature) et aventure disposée à linouï dans le courageux
sillage de cette musique. Cest très passionnant, voilà tout
! ‘’Rip-Stop’’ est actuellement l’un des quatre ou cinq albums de musique improvisée les plus passionnants de 2003 (avec : le duo Derek Bailey et Franz Hautzinger sur le label Grob, Frédéric Blondy et Lê Quan Ninh sur Potlatch et le collectif Hubbub sur Matchless), le genre de disque qui non seulement supporte, mais appelle à la réécoute’’. Albert Pin (Something Else) "A CONTRARIO DES PRESTATIONS SCENIQUES DE CERTAINS GROUPES DE ROCK, qui nont souvent de finalité que la promotion dopus studio, les disques de musique improvisée sont avant tout un témoignage dune performance. Dès la première écoute « en aveugle » de cet enregistrement se révèle alors la très grande complicité des sons. Plus quun duo, une entité. Sophie Agnel et Olivier Benoit unissent leurs talents. Leurs instruments, étendus plus que préparés, se rejoignent harmonieusement. Olivier Benoit, bien connu sur Lille comme conducteur/dompteur de la Pieuvre, ce surprenant ensemble dimprovisation de 27 musiciens, et Sophie Agnel, à lexpérience déjà grande (duo avec Phil Minton, trio avec Lionel Marchetti et Jérôme Noetinger, etc.) propulsent, dans les deux morceaux intimistes comme dans les deux morceaux plus brutaux quils encadrent, cette matière sonore à lorigine déconstruite vers une autre dimension mélodique et hypersensible. Loin des poncifs et exercices de style nombreux et stériles, leur disque rejoint dans ma playlist 2003 cet autre magnifique duo guitare/piano quest le Duo for Doris de Keith Rowe et John Tilbury" Frédérick Baas - DDO # 39 - Janvier 2004 « Sophie Agnel (piano, mécanique), Olivier Benoit (guitare, électricité) : plutôt que linstrument traditionnel, ce sont les notions secondaires quil faut retenir ici mécanique et électricité. Pour le duo, la musique semble avant tout émaner dune mise en onde des corps, de leurs frottements et résonances, dans la quête dune matière sonore en mutation permanente. En quatre pièces, la parole se noue dans lamas des textures, transgressant lidée de narration. Une approche singulièrement hors du phrasé du piano (moins dans les notes que dans les cordes ou le cadre) comme de la guitare (émetteur à lénergie bruitiste). Ce qui se donne à entendre est avant tout une rencontre à nu, un art brut de limprovisation accueillant toutes les aspérités et parasites du son. Dans la tension de lécoute, le duo apprivoise le silence comme rarement (même sil névite pas parfois le piège du refuge) pour construire pas à pas une sculpture de léphémère. Luvre de Caroline Pouzolles reproduite en couverture de ce « Rip-Stop » en dit toute la fragilité, mais aussi la beauté intrigante ». Thierry Lepin -Jazzman - février 2004 - **** Jazzman "In Situ, geleitet vom Cellisten Didier Petit (Denis Colin Trio), pflegt die französische Impro-Tradition im Brückenschlag von Pionieren wie Francois Tusques ("1965, Free Jazz") über die 80er Jahre (Jac Berrocal, Michel Doneda, Daunik Lazro, Joelle Léandre, Lê Quan Ninh, Un Drame Musical Instantané, Carlos Zingaro) bis zur aktuellen Generation der unter 40-jährigen. Der Gitarrist Benoit, geboren 1969, und die Pianistin Agnel, Jahrgang 1964, beide in Paris zu Hause, spielen ihre so mit Blues & Rock bzw. Romantik vollgesaugten Instrumente nach deren Paradigmenwechsel zur Geräuschquelle. Darin wird nicht nur ein Materialfortschritt deutlich, sondern auch ein Bewusstseinswandel. Der Umbruch vom Instrument zum Tool und vom Ton zu Sound, Noise und vor allem Stille, besser Tonlosigkeit, impliziert nicht nur eine gewandelte soziale Rolle von Musik und denen, die sie machen. Auch die Hörer, vor allem die Hörer, sind mit der neuen Situation konfrontiert, dass Musik nicht mehr die vertraute Quelle von Entspannung und Erbauung ist, eher ein sich in den Furchen duckender Hase, der, aufgescheucht, Haken schlagend entschwindet. "rip-stop" führt weit hinein in eine augenlose Welt, ganz hingegeben dem Pianissimo, der Lautlosigkeit, dem Mikroschock, des vorsichtigen Weitertastens, als Höhlenforscher, als Bewusstseinsgeflacker in Beckett'scher Lessness. Und plötzlich rutscht man weg in ein minutenlanges Crescendo. Um abermals zu enden. Und erneut im bruitistisch Diffusen zu stöchern, erneut mitzuschwirren im kakophonen Clash zweier Noiseschwärme, die wieder auseinanderreißen zu einem knackenden, dunkel rumorenden Gespinst. Was Agnel und Benoit da praktizieren, ist der konsequente Abbau von allem außer dem Unerwarteten." Rigo Dittmann - Bad Alchemy - 2004 La pochette prend soin de souligner le caractère mécanique ou électrique de chacun des deux instruments en présence. Comme si la source sonore importait peu, comme si la symbiose ici réalisée (avec quelques dispositifs et ustensiles complémentaires) dépassait le poids historique de ces deux outils manufacturés spécifiques ayant pour point commun, au fond, d’assembler des cordes pour les faire résonner le mieux possible. Car c’est bien de cette alchimie mystérieuse dont il est question ici au cœur d’une association dont les deux protagonistes multiplient par ailleurs les collaborations. « Traquer dans les entrailles de toute machine les ressources absentes de la notice d’utilisation », écrit Dominique Répécaud. Jouant sur la retenue et une sorte d’énergie froide (comme on parle de colère froide), aux confins du murmure et de l’intériorité, cette étrange machinerie invente nappes et grondements énigmatiques qui s’entrelacent, se répondent et se rejoignent. Mécanismes furtivement percussifs, brumeux ou cristallins, mais rarement le processus sort de ses gonds. Il arrive que l’on qualifie cette musique d’ « expérimentale », il est en tout cas réjouissant que ces (jeunes) musiciens, issus du jazz (c’est à dire ayant traversé une période de fascination pour ses figures essentielles), soient aujourd’hui à l’origine d’une poésie indéfinissable et singulière, d’une musique nouvelle et fraîche qui ne se rattache à aucun modèle. C’est précisément la pertinence de cette constellation d’individualités fortes qui est le plus attachant aujourd’hui dans cette mouvance dite de l’improvisation libre (comme jadis dans le monde du jazz) où la notion de calque est bannie et même simplement impensable. Gérard Rouy - Disque d'émoi - Jazz Magazine N°547 - avril 2004 DENMAN MARONEY Orchestral and monochordal at different times, the piano is the cornerstone
of Western music because of its versatility. But this versatility sometimes
limits its adaptability to more experimental music. By Ken Waxman - Musiworks (Canada) - www.jazzword.com - 04 novembre 2006 In Situ is a Paris-based label documenting different zones of musical activity in contemporary jazz and free improvisation. ‘Rip – Stop’ features the deep listening interactions of Sophie Agnel on piano and devices, and Olivier Benoit on guitar and electricity. This is excellent free music in the tradition of AMM, a generally pulse-less series of solid mirages that seem to emerge up out of the earth and linger close to the surface, almost subliminally, before sinking back into the background noise of the everyday. The musicians play as a singular entity and generate sound from multiple points across their instruments. Rumbling drones and percussive scrapes provide a plateau of scapes on which any number of textural manipulations and interjections occur. Silence is the central canvas for these sounds, etched with a calm and deliberate hand. The balance between the familiar timbres of piano and guitar, and a multitude of noises of more dubious origin, make for a listening experience that suggests a protean nether world where the known and unknown coexist. Four assemblages of roughly equal length drift across divergent zones of volume and slow-motion turbulence. Each joins the other to form a block of sound that is impressive in its simplicity and beautiful in its quality. Those who appreciate AMM’s tectonic universe are strongly encouraged to lend an ear to this younger duo’s obvious ability to listen together, explore sound, extend their instruments and create music of humble integrity. Listen to the sound of time dissolving here. Reviews by Matt Krieg - Kami's blogsite: www.jazzfromhellproductions.blogspot.com - juillet 2005 "Utilisant un piano et une guitare, Sophie Agnel et Olivier Benoit proposent une musique qui tient plus de la sculpture du son et des arts plastiques que de la composition harmonique. Ils se donnent à fond pour tirer des sons de leurs instruments sans passer par les chemins académiques. Cest une musique qui se vit, qui nous envahit et qui vibre jusquau plus profond de vous-même. Elle gronde, éclate puis ruisselle en mille gouttes pour rejaillir de nouveau et vous emmener dans ses délires". X - La voix du nord - dimanche 08 février 2004 Some CDs can't be enjoyed in certain environments. Take 'Rip-Stop' for instance. This is piano-guitar music that is simply too damn quiet, too serene and ultimately too detail oriented to be enjoyed anywhere, except for a sound-proof room. To be fair, the CD can actually be listened to in other locations, as long as these locations are not prone to foreign sound sources from the outside world. The piano-guitar duo has been done time and again, so why is it that this one deserves our attention? For one, Sophie Agnel's piano work is stunning in its precision, as much as its subtlety. Fact is, she spends the majority of the hour long CD strumming the inside of her instrument. Her caresses are like a lover's tongue ' they tease your ear ever so gently. She applies gentle pressure when needed and then holds back until you're simply screaming and begging for more. Oliver Benoit takes a similar approach to his electric guitar. He strums the strings gently. So light is his touch that for the most part you won't even recognize the instrument as such. Enough modification was done to ensure the listener is taken aback with the new and different sounds that can emanate from the guitar. Coming back to importance of hearing this music with no outside interference, the first two tracks are so hushed that you'll ultimately end up turning up the volume knob so far to the right searching for the music that is all too subtle. It's so understated in fact, you'll wonder if there's any music there. That's not to say that the duo is not capable of kicking out the jams. In fact, when the need arises [as it does at the tail end of 'rs-4'], Sophie and Olivier create a high-pitched sound feast for the senses, complete with copious amounts of feedback and powerful strokes on the keys. Call this electroacoustic music at its best. Call this a display of sparseness. 'Rip-Stop' is nothing short of an addictive feast for the ears.
アメリカ実験音楽から連なるピアノミュージックの正統的な継承と、 ‘’Rip-Stop’’ est actuellement l’un des quatre ou cinq albums de musique improvisée les plus passionnants de 2003 (avec : le duo Derek Bailey et Franz Hautzinger sur le label Grob, Frédéric Blondy et Lê Quan Ninh sur Potlatch et le collectif Hubbub sur Matchless), le genre de disque qui non seulement supporte, mais appelle à la réécoute’’. Albert Pin (Something Else) "Agnel-Benoit are a piano and guitar duo whose measured and mature improvisations cannot fail to bring to mind the classicism of AMM’s John Tilbury and Keith Rowe. There’s a poetic purity of intent on display here, a willingness to engage with their instruments in both conventional and unorthodox ways, ranging from the fragile single note droplets of the opening section to the percussive tangles and gentle but insistent metallic abrasiveness of prepared instruments in the later stages. Agnel’s soft, upper register flurries and cascades bring Keith Tippett to mind, while Benoit’s wity textures and finely tuned sense of tension suggest solo Fred Frith. It’s mostly very quiet, but beautifully recorded." Keith Moliné - The Wire - # 241 English : "It was thirty years ago that the release of Guitar Solos by Fred Frith (a very good album, by the way) brought to the fore a way of making music (and a whole world) that up to that moment had been situated outside the periphery of vision of a mass audience. Simplifying (more than) a little bit, it was just like this that the Baileys, the Parkers and the Mengelbergs suddenly found themselves under the spotlight. And I believe that nobody - not even the musicians themselves - could have predicted nowadays' rosy situation for an approach that just a few years later was already being talked about as having arrived at the phase of recapitulation - or of empty gestures. On the contrary, some of the "historical" names are still with us, having diversified their approach; some names that were a bit in the background - say, AMM - are now in the center of people's consideration; links to "modern classical" - once upon a time whispered, sometimes rejected - are now quite often the object of essays; the appearance of the CD player has made possible the public exploration of the "granular" dimension - and laptops being accessible is not a factor to be discarded when thinking about "glitchism"; while the refusal of the teleological dimension goes hand in hand with the perception of reality as a "liquid" entity (Zygmunt Bauman has written many interesting things about that). There's only one problem: who pays the bill? It is in fact extremely funny to notice that while musicians and labels have multiplied, the paying public has dwindled - and speculating about a reversal of the trend doesn't appear to be rational, since at the same time the old channels (Fripp, Frith, Bailey - or: Coleman, Mitchell, ROVA) have exhausted their possibilities. It would be quite interesting to argue whether links to museums, art galleries and the like have played a bigger part in the (Darwinian) survival of some (extremely difficult, indeed) stylistic (under)currents. Italiano : Giusto trent'anni fa, la pubblicazione dell'album di Fred Frith intitolato Guitar Solos (ottimo album, tra l'altro) portava in primo piano tutto un mo(n)do di fare musica fino a quel momento alla periferia dell'attenzione di massa. Semplificando giusto il necessario, fu essenzialmente così che i Bailey, i Parker e i Mengelberg si ritrovarono da un giorno all'altro sotto la luce dei riflettori. Certo è che nessuno - azzardiamo: neppure i diretti interessati - avrebbe potuto prevedere un così radioso presente per quella musica improvvisata che solo alcuni anni più tardi sarebbe già stata detta in fase di ricapitolazione o giunta pressoché alla maniera. "Muito se tem dito e escrito sobre a utilização do silêncio nas novas tendências da improvisação livre, assim escamoteando um factor que reputo tão essencial, nas orientações estéticas abraçadas pelo chamado “reducionismo”, quanto a definitiva aplicação dos princípios anunciados por John Cage: a importância do microfone e da amplificação, revelando um mundo sonoro microscópico, interior, que antes passava despercebido e parece estar a continuar os preceitos de outro grande nome da história não oficial da música: Giacinto Scelsi. Deste ponto de vista é, aliás, muito curioso o que se está a passar com os improvisadores,aproximando-os das preocupações de sempre da música concreta - com maior evidência quando se utiliza a electrónica ou gravações de campo, mas mais esclarecedoramente ainda quando as fontes sonoras são os instrumentos acústicos tradicionais. Nunca como agora, de facto, foi possível falar com tanta propriedade de abordagens concretistas da música instrumental, que é o que fazem Burkhard Beins com a percussão, John Butcher, Dirk Marwedel e Stéphane Rives com os saxofones, Axel Dorner com o trompete, Kai Fagaschinski com o clarinete ou Sophie Agnel com o piano. Aliás, são esclaredoras as indicações em «Misiiki», do trio Beins/Marwedel/Vorfeld, de que lá se encontra um “saxofone extensivo”, ou em «Invisible Ear», de Butcher, que refere a acção dos “feedbacks” de sax: trata-se, precisamente, de tipos de utilização dos instrumentos musicais completamente distintos dos ensinados em meio académico. Por isso mesmo, é raro encontrar verdadeiros acordes ou notas nestes cinco discos. Todos os músicos envolvidos preferem as escórias sonoras, a parasitagem acústica, em suma, o ruído, som não domesticado, som rebelde a qualquer tipo de voluntarismo. Agnel manipulando as cordas do piano com uma ventoinha em «Rip-Stop», Rives utilizando saliva em demasia no seu «Fibres», de maneira a que o soprano se transfigure totalmente. O que está em causa passa a ser o grão, o que está “entre-sons”, os “materiais escondidos por detrás do que é imediatamente perceptível” (Stéphane Rives). Quando Butcher recorre à multigravação, já não é com objectivos orquestrais, numa perspectiva estrutural ou mesmo composicional, mas incidindo sobre a própria matéria sonora. E se «No Forniture», do grupo Baltschun/Dorner/Fagaschinski, inclui sampler e computador, é para ainda mais desvirtuar as naturezas e a cultura convencionada dos instrumentos participantes. Estética do silêncio? Oiça-se a incrível e esmagadora presença do trompete de Dorner - é como se estivéssemos dentro dele, e não diante (seja diante dos altifalantes, quando se ouve o disco em casa, como dos performers, em situação de concerto), ao contrário do que vem sucedendo até agora. Depois deste tipo de propostas, há questões que terão de ser repensadas, como o lugar do ouvinte face ao performer ou os próprios mecanismos da percepção musical..." With a systematic approach to improvisation that may well define a new subset of music in the continuum stemming from AMM, this new offering from France's In Situ imprint is as beautiful as it is addictive. The duo of piano and guitar has been done time and again, the possibilities being endless for two instruments capable of multiple octaves, endless single note runs, and every chord under the sun. Agnel and Benoit exploit the lesser explored sonicities inherent in those instruments' physical construction, adjoining familiar sounds with electronics and mechanical effects. Comparisons to Keith Rowe and John Tilbury are bound to spring up, given the areas Rip-Stop works in, but the likenesses are few in the matters of sound and delivery. The disc's heaviest moments are laced in Agnel's sustain pedal and copious reverb from the guitar, the music sounding as if recorded in a moist tunnel. It's a gorgeous disc and its four long tracks (each over 12 minutes) are diverse, while essentially thematic. Agnel and Benoit are a huge find for anyone needing a break from the usual suspects in improvised music. bagatellen - record of the week - April 2004 There's a certain hour of the evening when I'm the only one awake in my house, when even the cat and dog have chilled out. It's at this time that I usually play very quiet music, not only because it won't wake anybody up but because I can actually concentrate on it in solitude and give it the appropriate attention. But I must say that, even for quiet time music, this new disc from pianist Agnel (also credited with "mechanics") and guitarist Benoit (also responsible for "electricity") had me checking the speakers to see if the stereo was actually on. by Jason Bivins - 5 May 2004 - http://www.onefinalnote.com/ "Rip-stop" réunit deux instrumentistes qui ont l’air ‘’normaux’’, une pianiste et un guitariste. Un couple qui parle avec des sons d’aujourd’hui et d’autres qui ont l’air de demain. Ils parlent de notre angoisse partagée devant un monde qui donne l’impression de dresser les choses, les technologies contre les êtres humains. Ce n’est pas vraiment de la science-fiction. Avec de l’électricité passant dans les cordes, vibrant dans l’air et la mécanique du piano, peut-on faire passer des émotions ? Si vous tendez l’oreille, vous connaîtrez des émotions bizarres. Vous serez différents." Nicolas Bénies (Rouge # 2048) On the cover of Rip-Stop is a sculpture resembling a translucent bale of hay made out of wire, or the world's biggest steelwool pad. It's a fitting image for this encounter between two musicians who specialize in coaxing sounds out of metal under tension. The instrumentation - piano and guitar - recalls the AMM-minus-one of Duos for Doris, though Agnel and Benoit's palette is less colourful; they are similarly patient improvisers, constructing long improvisations through the patient addition and scraping-away of acoustic layers. Passages of violent activity are comparatively brief; on the whole, both the white-noise climaxes and the drawn-out near-silences transpire slowly and calmly, like snowdrifts piling up or vapour trails evaporating. Agnel's piano flecks and dots the dense, overtone-rich haze, on occasion rupturing it but more often just giving it a gentle stir. Despite the album's wide range in levels of volume and activity, it does come across as somewhat monochrome. It also tends to skirt moments of genuine uncanniness or of poetry, making this a much less rich and strange experience than Rouge Gris Bruit, Agnel's earlier trio disc with Lionel Marchetti and Jérôme Noetinger on Potlatch. On its own terms, though, Rip-Stop is a successful album, as elegant and astringent as that wire sculpture planted on the art-gallery floor. Nate Dorward - june 2004 - http://www.paristransatlantic.com/ - Chroniques concerts - (...) En fait, nous n’avons pas affaire ici à deux musiciens, mais à
deux plasticiens. Ou, mieux encore, à un seul peintre bicéphale
qui travaillerait à l’esquisse d’un paysage unique. C’est
peut-être le trajet d’une rivière, que nous suivons depuis
sa source, le grondement de son torrent, la plénitude du fleuve et l’ouverture
vers la mer. Joël Pagier - Improjazz - n°119 - octobre 2005 Chaque année, Jazz à Mulhouse nous permet de dresser avec jubilation un bilan (globalement positif) du jazz improvisé et d’y dénicher ses nouvelles tendances libertaires les plus singulières. Ainsi (...) Mais c’est l’âpre et délicate déconstruction minérale de l’association fusionnelle Sophie Agnel (p)-Olivier Benoit (elg) qui allait créer une véritable bataille d’Hernani au sein du public. Une alchimie déconcertante au comble de l’intériorité, de la retenue et de la fragilité, jusqu’aux limites du possible, au bord de la rupture, invoquant scories, sons parasites et microtonalité, frottements crissants et lentes résonances rugueuses, source d’une poésie troublante et vertigineuse.(...) Enfin, au cours du concert de fin de stage de cinq jours qui réunissait une bonne vingtaine de ses stagiaires, Olivier Benoit choisit de présenter la méthode qu’il développe par ailleurs de manière approfondie depuis plusieurs années avec La Pieuvre : la conduction d’orchestre. Bâtie sur un répertoire de signes complexe (Butch Morris ou John Zorn ont aussi, d’une manière fort différente, travaillé dans cette direction), cette méthode expérimentale offre des possibilités quasi-infinies en terme de finesse et de nuances. Les auditeurs qui ont assisté à ce (modeste) concert de fin de stage peuvent en témoigner. (...) Gérard Rouy - Jazz magazine N°? - La musique de Sophie Agnel (p) et Olivier Benoît (gt) exposait après cela un positionnement musical classique. Les premières secondes en révélaient ce qui m’attache avant tout à l’improvisation, une manière de faire vivre le temps avec un trésor d’intensité qui semble avoir été déposé là pour qu’on le découvre. On pense à des rencontres comme celle de Bill Evans et de Jim Hall ; au-delà de tout ce qui les sépare, Agnel et Benoît sont au même niveau de concentration, de beauté, de construction, de complexité et de complémentarité charnelle des deux instruments dans un extrême affinement des nuances. Sans minimiser la part de Sophie Agnel, Olivier Benoît m’a semblé parvenir à une dimension orchestrale qui réalise l’intensité du désir de son à travers la précision du geste. Noël Tachet - Improjazz N? - septembre (?) 2006
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